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61-65 sur 178

Rebond des billes sur les bandes.

lundi 9 mai 2016 08:51:00 Europe/Berlin

Rebond d'une bille sur les bandes

La théorie du rebond d'une bille de billard.

Pour les amateurs de billard qui ont eu la chance de suivre les Championnats du Monde de Snooker lors des deux dernières semaines d’Avril plusieurs choses ont pu sembler surprenantes.
Parmi celles-ci (nous reviendrons dans un post ultérieurement sur d’autres points "étonnants"), le fait qu’à ce niveau de jeu il semble presque impossible de "snooker" son adversaire ("Snooker" consiste à placer la bille blanche derrière une bille, généralement de couleur de telle façon qu’au coup suivant que l’adversaire ne puisse jouer la bille rouge en direct et doit donc utiliser les bandes). Quelle que soit la qualité du "snook", l’adversaire parvient, dans la presque totalité des cas, à toucher la bille souhaitée. Les rares fois où il n’y parvient pas relève plus d’une volonté de ne pas laisser de possibilité de jeu à l’adversaire : il faut donc toucher la bille rouge et faire en sorte que le positionnement de la bille blanche ne laisse aucune ouverture à l’adversaire, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire énorme. Sans celle-ci on peut affirmer qu’un joueur de ce niveau trouvera pratiquement toujours la façon de sortir de ce "Snook", ce qui est très impressionnant !
Ceci est parfaitement illustré ici (Marc Selby vs Marco Fu en demi-finale des derniers Championnats du Monde) : la bille blanche, en haut de la table, doit toucher la bille rouge en bas de la table. Mais la marron empêcheDésnookeage et repositionnement de la bille blanche de la toucher directement : il faut alors utiliser les bandes (deux bandes ici). Comme indiqué précédemment et visible sur cette photo, pour les joueurs de ce niveau c'est très facile, il suffit de visualiser les angles et imaginer le parcours de la bille blanche. Mais en fait la situation est très compliquée : Marco Fu mène de 26 points. Visant la rouge, il y a un risque important de toucher la noire (faute à 7 points) ou la rose (faute à 6 points), mais surtout de laisser à Marco Fu une chance importante de gagner la manche : toucher la blanche revient dégager la rouge  de la bande (donc la rendre plus facile à jouer) mais surtout, la zone étant très dégagée, laisser la blanche en position de rentrer très facilement la rouge : le reste est une formalité pour Marco Fu, compte de son avance. Le challenge est donc de frapper la bille rouge assez fort pour la dégager de cette zone, tout en conservant la blanche en bas de la table, essayant de la "cacher" derrière la bille noire.
Pour la petite histoire l'objectif a été très largement dépassé : Mark Selby en se désnookant a rentré de façon improbable et avec une chance énorme, la bille rouge (en suivant au millimètre près le tracé virtuel) dans la poche du milieu à gauche sur cette image et ensuite "vidé" la table pour remporter cette manche : l'art de transformer un énorme problème en une magnifique victoire !
Et pourtant, aussi compliqué que cela puisse paraître, ce n'est une simple question de géométrie, avec un postulat de base : quand on frappe une bille et que celle-ci touche une bande, l’angle rentrant est toujours égal à l’angle sortant, sous condition que la bille ait été frappée sans y mettre d’effet : ce qui d’ailleurs est presque toujours le cas dans un match de snooker où le joueur va chercher la trajectoire idéale, sans effet, en utilisant une, deux, trois voire quatre bandes pour atteindre son objectif. Il arrive d'ailleurs de plus en plus souvent que les techniciens qui retransmettent le match à la télévision, dessinnent la trajectoire idéale et c'est presque magique de voir que la réalité suit pratiquement cette dernière.
Il n’en va évidemment pas de même au billard français (carambole) ou lors de trick shots : dans ce dernier cas les effets sont énormes au point qu’une bille peut traverser la table et revenir, sans toucher quoique ce soit, comme par magie. Les multiples vidéos que nous vous avons présentées sur notre site, dont celles de Florian Kohler en sont un témoignage frappant. Mais là contrairement au snooker, le repositionnement de la bille blanche n’est évidemment pas l’objectif principal !
A noter que les billards américains possèdent, sur le cadre de bandes, des marques incrustées, appelées repères, qui permettent de calculer ces angles avec plus de précision.
Le snooker, lui, ne possède aucune marque de ce type, obligeant les joueurs à jouer presque à l’aveugle, ce qui rend la tâche encore plus difficile. Il faut noter que le snooker est le plus grand des billards : la diagonale faisant presque 4 mètres, une bille "snookée" l’est généralement dans un coin et la bille à toucher se trouvant dans un autre coin situé souvent sur la diagonale opposée. Ajouter les obstacles constitués par une bille au moins, mais souvent plusieurs, la difficulté devient souvent phénoménale.
On comprend alors facilement que lors d’un match de snooker si le jeu de base consiste à empocher une bille rouge suivie d’une bille de couleur, il est surtout impératif de prévoir, à chaque coup, que si le joueur rate son empochage, il ne faut laisser aucune possibilité à l’adversaire : on a ainsi vu un match, très tactique et éminemment technique en finale durer 1 heure et 6 minutes (quand la moyenne est souvent inférieure à 30 minutes).
Revenons donc à la théorie concernant le rebond d’une bille sur une bande.

La théorie.

Le schéma ci dessous montre le rebond sur les bandes d'un billard pour expliquer les angles d'incidence et de réflexion.

L'angle BMM' (angle d'incidence ou angle rentrant) est égal à l'angle de rélexion (ou angle sortant) M'MQ. D'autre part les angles BMQ et MQM' sont supplémentaires (leur somme est de 180°).

On peut donc en déduire que les droites (BM) et (QM') sont parallèles. Cette propriété (et on le voit clairement sur l'animation) peut s'avérer très pratique pour chercher le bond rebond sur une bande. Ceci est particulièrement vrai pour billard Français où ce type de rebond est de toute première importance. Comme indiqué ci-dessus il est capital lors d'un match de snooker, car contrairement aux autre types de billard, il n'y a pratiquement jamais d'effet dans la bille, la règle géométrique est donc parfaitement respectée.

Il est à noter que ce parallélisme n'existe que parce que l'angle est droit. Ceci est du, on l'aura compris, à la propriété d'égalité des angles alterne-internes, alterne-externes et correspondants. Et ne peut donc être vérifié que sur un billard avec quatre cotés perpendiculaires.

Loi de la réflexion.

Le rayon lumineux est dit incident avant d'avoir rencontré la surface réfléchissante, il est dit réfléchi après.
Le point de rencontre du rayon incident et de la surface réfléchissante est appelé point d'incidence.
La droite orthogonale à la surface réfléchissante au point d'incidence est appelée normale (à la surface réfléchissante).
Le plan contenant le rayon incident et la normale à la surface réfléchissante au point d'incidence est dit plan d'incidence.
L'angle orienté θ1 pris entre la normale au point d'incidence et le rayon incident est dit angle d'incidence.
L'angle orienté θ2 pris entre la normale au point d'incidence et le rayon réfléchi est dit angle de réflexion.

Rebond d'une bille de billard

Comment cela fonctionne ?

Supposons que la bille A doive atteindre le point B. Méthode : On imagine une bande qui passe par A et B
Il faut alors choisir le point E de la bande tel que la réflexion AEF soit correcte (incidence = réflexion).
Simple à dire ou à expliquer, sans doute plus difficile à faire : reste à vous entraîner : les joueurs de billard sont des génies de la géométrie qui s'ignorent.
Comme Mr Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, le joueur de billard fait de la géométrie sans s'en rendre compte !

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And the Winner is ...

lundi 2 mai 2016 23:12:00 Europe/Berlin

Marc Selby.

Un championnat assez surprenant.

Ce championnat du Monde nous a réservé de nombreuses surprises. En quart de finale trois joueurs ne faisaient pas partie du top 16. Seul le numéro un mondial, Mark Selby, a su résister : outre Mark Selby, la demi-finale comprenait pour la première fois deux joueurs issus des qualifications : Ding JunHui (n° 17) et Alan Mac Manus (n° 29) et Marco Fu (n° 14). L’élagage a été exceptionnel !
C'est également la première fois que deux joueurs asiatiques se retrouvent en demi-finale.
On est également loin des records de précocité de Stephen Hendry : Marco a 38 ans et Mc Manus 45 ans, le joueur le plus âgé à atteindre une demi-finale depuis Ray Reardon en 1985 ! Mieux vaut tard que jamais !!!
Pour ces demi-finales le décor change : on enlève une table et on repositionne l'autre au milieu de la scène. Chaque demi-finale se joue au meilleur des 33 frames en 4 sessions de 8 frames réparties sur 2 jours, vendredi et samedi.

Ding Junhui vs Alan Mc Manus.

Sur le papier le combat était inégal. Malgré les belles prestations de Mc Manus aux tours précédents, Ding JunHui pouvait logiquement prétendre à être le premier Chinois à atteindre le stade de la finale.
Après un excellent départ permettant à Ding de de mener 6-2 à la fin de la première session, accentuant à puis 9-3 au début de la seconde, tout laissait penser que les jeux étaient faits. C'était sans compter sur la ténacité d'Alan, gagnant 5 frames de suite pour recoller à 9-7, puis à 9-8.Ding Mc Manus
Très concentré Ding a repris le contrôle du match, ratant de très peu un break de 147, pour finir la troisième session avec les 4 frames d'avance qu'il possédait à la fin de la première manche, terminant à 14-10 vendredi soir.
Il lui a suffi de maintenir cette pression pour conserver cet écart acquis au début du match pour remporter la première demi-finale 17-11 lui ouvrant les portes de la finale et peut-être la possibilité de devenir le premier non Anglais à remporter la finale après Neil Robertson en 2010 et peut être le troisième joueur issus des qualifications à devenir Champion du Monde Les deux autres sont Shaun Murphy en 2005 et Terry Griffiths en 1979, ce dernier étant actuellement le coach de Ding !).
A noter au passage que Ding établit un nouveau record de 7 centuries au cours d'un match : il a fait 11 centuries depuis  le début du tournoi, ce qui lui permet d'espérer battre le record de Stephen Hendry de 16 centuries en 2002. Il bat également le record de matches joués aux Championnat du Monde : la finale sera son 8ème match depuis le début des qualifications le 8 Avril !
Pas moins de 100 millions de fans Chinois seront devant leur téléviseur ce week-end pour la finale.

Mark Selby vs Marco Fu.

Quand le numéro 1 rencontre le n° 14, le choses devraient être simples. Mais Mark Selby n'a jamais semblé au mieux de sa forme, alternant des coups magiques et des erreurs incompréhensibles.
Le match a été beaucoup plus serré et incertain que l'autre demi-finale.
Menant 5-3 à la fin de la première session, Mark Selby n'a pu faire autrement que de laisser Marco Selby FuFu égaliser à 8-8 à l'issue de la seconde. Le joueur de Hong Kong a maintenu la pression et terminé la troisième session à 12-12 samedi après-midi.
La dernière frame de cette troisième session a duré une éternité : 1 heure 16 minutes and 11 secondes, record depuis que les Championnats se déroulent au Crucible.
C'est au cours de cette session qu'est arrivé un évènement très rare : l'embout de Marco Fu s'est décollé alors que celui-ci remettait de la craie. Contrairement à un joueur de tennis qui a plusieurs raquette, un joueur de Snooker n'a qu'une seule queue de billard, celle-ci étant comme le prolongement de son bras, il serait très compliqué pour un joueur de changer de queue de billard pendant un match. La solution a donc été de lui recoller son embout, tâche à laquelle s'est attachée l'arbitre de la finale, Mr Paul Collier. Pourquoi ne pas avoir changé d'embout ? Tout simplement parce qu'une fois posé, l'embout doit être préparé et testé, ce qui prend énormément de temps.
La dernière session, décisive pour désigner le second finaliste a tenu toutes ses promesses et a été à l'image des précédentes : Embout décolléaucun des deux joueurs ne parvenant à décrocher l'autre, Marco Fu prenant une seconde fois l'avantage pour mener 14-13.
C'est d'ailleurs dans cette 37ème manche qu'est arrivé un évènement assez rare au snooker. L'index de Marco Fu, devant jouer la bille blanche au milieu de plusieurs rouges, a touché une de celle-ci, sans que l'arbitre du match ne voie la faute. Il est pratiquement impossible que Marco Fu ne se soit pas rendu compte de cette faute. Le Snooker étant un sport de gentlemen, un joueur qui commet une faute, la signale toujours à l'arbitre, si celui-ci ne l'a pas vue. Marco ne l'a pas fait, s'attirant les foudres des réseaux sociaux.
Les dieux du Snooker semblaient avoir des difficultés à choisir le finaliste ! A 15-15 Mark Selby a réalisé la manche parfaite pour mener 16-15, à une frame de la finale. La manche suivante s'est également révélée épique : au terme d'une bataille de plus d'une heure, nous offrant un niveau technique et tactique exceptionnel, avec des snooks improbables, Mark Selby a enfin dénoué la situation l'emporter 17-15, lui donnant accès à sa troisième finale, deux ans après l'avoir gagnée.
Comme il l'a dit en salle de presse après le match, il lui faudra relever son niveau de jeu s'il ne veut pas que le trophée parte en Chine pour la première fois !

La finale : Mark Selby vs Ding Junhui.

La finale, évènement national en Angleterre se joue en 35 Frames, réparties sur 4 sessions en deux jours : dimanche et lundi, celui-ci étant férié.
Finale logique sur l'ensemble du Championnat. Mark Selby fait honneur à son rang de n° 1 mondial. Ding JunHui est récompensé de sa régularité.World Snooker Championship 2016 Final
Première session de 8 frames dimanche après-midi. Mark Selby a changé d'embout : ce qui semble être un détail pour le commun des mortels, est considéré comme une prise de risque incroyable à ce stade de la compétition, tellement la réponse de l'embout est un élément important du jeu. Le risque a été payant : Mark n'a laissé aucune chance à Ding au début de cette session allant jusqu'à mener 6-0 ! La session se termine sur le score de 6-2.
La seconde session (9 frames) prend une tournure totalement différente, à un point qu'on se demande si on assiste au même match : Ding JunHui retrouve son jeu, Mark Selby commet quelques erreurs : le score à la mid session interval est de 7-5.
La seconde session voit Mark Selby retrouver son jeu, mais aussi Ding retrouver la confiance qui lui a fait défaut au début du match. Match très tactique, avec de fabuleuses billes de défense, aucun joueur ne voulant prendre de risque. La 15ème manche en est la preuve : 66 minutes de jeu ! On assiste à une véritable guerre des nerfs : l'arbitre a même proposé un re-rack (le jeu n'évoluant pas, l'arbitre propose d'annuler la frame), prouve que chaque coup est joué comme un coup décisif. La seconde session se termine sur un avantage de 3 manches à 10-7.
La première session du lundi après-midi (8 frames) ressemble à la dernière de la veille : une énorme concentration pour les deux joueurs, alternance du meilleur et du moins bon. Ronnie O'Sullivan a peut-être raison : la durée du Championnats (17 jours) fait qu'il est extrêmement difficile d'être à son meilleur niveau aussi longtemps. La finale sur deux jours est un exercice terriblement éprouvant : ce qui donne des coups fabuleux et des ratages surprenants. On continue donc de jouer au chat et à la souris : dès que Ding Junhui revient trop près de Mark Selby, celui-ci tente de reprendre un peu de distance au score.
C'est ce qui s'est encore passé cet après-midi : score final 14-11.
Dernière session de cette final : le premier qui atteint 18 frames est Championdu Monde). 19 heure anglaise, des millions de téléspectateurs anglais, des dizaines, voire des centaines de millions en Chine. 4 frames pour Mark. 7 pour Ding : le suspense est total !
Mark Selby met une pression énorme dès la première frame, jouant chaque bille avec une concentration et une détermination maximum, l'important étant de mettre DIng à 7 manches du titre, Mark n'étant plus qu'à 3 manches.
Un peu de chance sur le suivante, la manche se termine sur la noire : a "tremendous pot", comme dit notre ami John Virgo, qui commente sur BBC2. Le titre est à 2 frames.
Plusieurs fautes de Mark, trop de prises de risque, un jeu parfait de Ding lui permettent de revenir à 16-13 à la mid session interval.
Comme d'habitude la BBC profite de ce moment pour diffuser quelques moments importants ou faire quelques annonces : On a ainsi appris que Barry Hearn, World Snooker Chairman, n'avait pas l'intention de délocaliser les Championnats du Monde en Chine. Les larmes aux yeux, Steve Davis nous a expliqué que le décès de son père cette année l'a décidé à mettre fin à sa carrière professionnelle.
Au retour Ding reprend la main, et gagne la première manche. A 16-14 la tension devient insoutenable : Si Mark gagne la manche, il n'est plus qu'à une frame du titre. Si Ding la gagne il revient complètement dans le match et tout est alors possible. Ding craque le premier, après 52 minutes permettant à Mark de mener 17-14, à une manche du titre.
La dernière manche semble être une formalité, Mark s'appliquant sur chaque bille : la logique est respectée : le numéro 1 mondial devient Champion du Monde pour la seconde fois sur le même score : 18-14.
Marc Selby Champion du Monde

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Vers les 1/2 finale des Championnats du Monde

mercredi 27 avril 2016 23:23:00 Europe/Berlin

Il ne reste que 4 prétendants au titre.

Le championnat qui défie tous les pronostics.

Les bookmakers anglais ont du se régaler : quart de finale totalement imprévisibles. Trois joueurs parmi les 8 qualifiés ne sont pas dans le top 16. Après le numéro 1, Marc Selby, on saute directement  au n° 8, John Higgins !

Ding Junhui.

Sur le papier il est difficile de faire des pronostics, trop d'éléments rentrent en compte !
Compte tenu des tours précédents on s’attendait à un match équilibré entre Marc Williams et Ding JunHui : ce dernier s’est qualifié en un temps record, battant Williams 13-3.
Rien à dire tellement la victoire a été nette et a semblé facile. Ding JunHui a été impressionnant depuis le début des Championnats : on le retrouvera sans doute en finale, à partir de dimanche.

Marc Selby.

Kyren Wilson, sortant des qualifications nous a fait une telle impression lors des tours précédents qu’il était difficile de faire un pronostic pour son match contre le numéro un, Marc Selby. Le match a tenu ses promesses : Selby a démarré très fort, laissant penser que ce ne serait qu’une formalité. Mais le jeune Wilson a confirmé tout le talent qu’il avait montré pendant les tours précédents. Malgré une belle remontée, il a du s’incliner (13-8)  l’avance de Marc Selby étant presque impossible à combler. A noter que, pour compléter la belle impression, laissée pendant ces Championnats du Monde, Wilson s’est offert le luxe du meilleur break de la compétition avec un total de 143 points à l’avant dernière frame.

Alan Mc Manus.

Match très attendu que celui qui oppose John Higgins, le plus régulier du tournoi, au revenant Allan Mc Manus, le plus âgé, issu également des qualifications.
Là encore sur le papier l’avantage allait à une large victoire de John Higgins. Même Mc Manus n'y croyait pas : il avait fait le check out de sa chambre le matin même ! Et une fois de plus les pronostics ont été démentis. Match très serré, Mc Manus faisant preuve d’une grande régularité, a collé au score en permanence, ne permettant jamais à Higgins de le lâcher, jusqu'à remonter à 11-11.
C'est dans les vieux pots (Mc Manus est le joueur le plus agè à atteindre la demi finale depuis 32 ans)...Alan a continué à jouer avec sérieux, Higgins ne s'attendait sans doute pas une telle résistance : Alan se retrouve en demi (13-11) où il rencontrera Ding Junhui. Le combat sera rude !

Marco Fu.

Le plus difficile a surement été pour Barry Hawkinks : à peine remis de sa victoire lors de la dernière manche lundi soir contre le favori RonnieO’Sullivan, il a dû retrouver Marco Fu, qualifié deux jours plus tôt.
Le prévisible est arrivé : au cours de la première session Marco Fu a pris un avantage énorme 7-1, considéré comme presque insurmontable. Mais impossible n’est pas Hawkins : frame après frame il est revenu dans la partie, jusqu’à 10-9, s'offrant même une potentielle bille d'égalisation à 10-10, qui a été le tournat de ce match.
Le mental est une partie importante de la victoire : la machine si bien réglée, s’est alors déréglée, laissant Marco Fu, malgré de très grosses fautes, s’envoler vers la victoire (13-11)
Lors de la remontée de Barry, Marco Fu n'a jamais montré la moindre marque d'inquiétude. Puis il a joué chaque bille comme si sa vie en dépendait, avec une intensité de concentration et un calme rares.Il a surement mérité sa demie finale.

Que retenir de ces demi finales ?

Deux joueurs asiatiques en demi ; du jamais vu, tellement on est habitué à ne voir que des anglais à ce stade du Championnat.
Le numéro un mondial et un joueur issu des qualifications. Le grand écart.
Le joueur le plus agé en demi depuis 32 ans.
Un pronostic : Ding JunHui - Selby en finale.

Demi Finale Championnats du Monde

Vers les 1/4 de finale des Championnats du Monde

lundi 25 avril 2016 23:23:00 Europe/Berlin

En route vers les quarts de finale

Après deux tours, il ne reste que 8 joueurs pour le plus prestigieux des trophés.

Second tour des Championnats du Monde, qui se joue au meilleur des 25 frames en 3 sessions de 8 manches : passe en ¼ de finale le joueur qui atteint le premier les 13 manches. On joue toujours sur 2 tables, séparées par un grand rideau.
A noter le fait que plusieurs joueurs se sont plaints du fait que le jeu n’était pas identique sur les 2 tables. Le tapis utilisé (Strachan 6811) devenant de plus en plus fin, le contact entre les billes et le caoutchouc de bandes impacte plus le rebond et modifie la trajectoire des billes. A ce niveau de jeu chaque facteur est capital. Ali Carter a estimé que c’était la pire table sur laquelle il lui est arrivé de jouer en compétition (the worst I have ever played on): en même temps c’était à l’issue du match qu’il venait de perdre !

Marco Fu.

Marco Fu, n° 14 mondial, est devenu le premier joueur qualifié pour les ¼ de finale en battant AntonyMarco Fu Mc Gill 13-9, au terme d’un match âprement disputé.
Même si la logique du classement est respectée, McGill représentait un énorme danger suite à sa victoire au premier tour contre Shaun Murphy, n° 3 mondial, finaliste de l’an dernier et considéré comme un des favoris de cette édition 2016.
Il rencontrera Barry Hawkins, vainqueur de Ronnie O'Sullivan en quart de finale.

Alan Mac Manus.

Le vétéran Alan Mac Manus, 45 ans, n° 29 mondial, se retrouvera également en ¼ après avoir battu (13-11) Alister Carter, vainqueur au tour précédent du Champion du Monde sortant, Stuart Bingham. Là encore la logique dAlan Mac Manus.u classement a été respectée, même si le premier tour laissait entrevoir un plus long parcours pour Ali Carter. Trop d’erreurs, dans un match qui ne restera pas dans les annales, tellement les fautes commises sont surprenantes pour des joueurs de ce niveau.
Comme indiqué dans notre précédent post, on a effectivement un joueur sorti des qualifications, en quart de finale. C’est la 5ème fois que Mc Manus atteint les ¼ de finales en 20 participations depuis 1991.
Il y retrouvera John Higgins, un autre favori pour le titre.

Marc Selby.

La pauvreté du jeu a encore été plus évidente lors du match qui opposait le n° 1 mondial, Marc Selby au moins bien claMarc Selbyssé des joueurs encore en course pour le titre : Sam Baird, n° 53 mondial, tout surpris de se retrouver au second tour, après avoir battu un top 16 au premier tour.
Prestation très décevante de Selby qui n’a jamais réussi à élever son niveau de jeu, commettant des erreurs de débutant pour finir par un laborieux 13-11.
Sur ce qu’il a montré lors de ce match, l’espoir de repartir du Crucible avec le trophée est très faible, d'autant que son prochain adversaire, Kyren Wilson, fait preuve d'une confiance insolente !

Marc Williams.

Marc Williams.

Marc Williams, double champion du monde, est assez facilement venu à bout de Michael Holt (13-8), vainqueur au tour précédent de Neil Robertson, autre prétendant au titre.
Marc Williams sans  jamais se départir de son flegme, ne semble pas avoir été vraiment mis en danger par son adversaire qui avait pourtant de quoi inquiéter après sa facile victoire au premier tour face à Neil Robertson, un autre favori du tournoi.
Williams n’est certainement pas le joueur le plus charismatique du top 16, mais il faut saluer sa régularité qui lui permet d’atteindre les ¼ de finale, ce qu’il n’avait plus réussi depuis 2011 : le match suivant contre Ding Junhui risque d’être plus compliqué !

Kyren Wilson.

Début stupéfiant pour Kyren Wilson, sorti des qualifications,  face à Mark Allen, n° 7 mondial : à l’issue de la première session le score était de 7-1 en faveur de Wilson ! Kyren Wilson
Sensation énorme tellement Mark Allen au regard du premier tour gagné 10-3 semblait qualifié pour rencontrer Marc Selby en ¼ . Au début de la seconde session tout s’est inversé, Allen remportant 4 frames de suite avant que Wilson ne réagisse pour mener 11-7 à la fin de cette seconde session. A 9-5, Allen menant de 58 points a semble-t-il été victime d’une erreur d’arbitrage, qui lui a fait perdre la manche : 10-5 au lieu d’un probable 9-6, change fondamentalement la donne !
Lors de la dernière session Mark Allen refait une partie de son retard pour revenir à 11-9, laissant filer la manche suivante le mettant de nouveau à 3 frames de Kyren Wilson, à une marche des ¼ de finale. La manche suivante sera la bonne : défiant tous les pronostics Kyren Wilson atteint le 3 éme tour pour la première fois de sa carrière. Il devient le 3ème joueur issu des qualifications à rentrer dans le top 8 de ces Championnats du Monde : il affrontera le numéro 1 mondial, Marc Selby.

Ding Junhui.

Nous évoquions le retour sur le devant de la scène du Chinois Ding Junhui, dont l’ascension entre 2010 et 2014 lui a permis d’atteindre la place de numéro 1 mondial, ce qui avait amené Ronnie à dire de lui " Le tennis a Roger Federer, le golf a Tiger Woods et le snooker aura sûrement Ding.".
Après un passage à vide de plusieurs mois Ding revient très fort. Après avoir éliminé Martin Gould (n°12 mondial) au premier tour, il se retrouve face à l’un de favori de ce tournoi : Judd Trump, (n°5 mondial) qui, sur le papier ne devait laissDing Junhuier aucune chance au Chinois. Mené dès le début Judd Trump n’a jamais réussi à mener lors de ce match, victime de beaucoup trop d’erreurs : mené 6-2 après la première session, l’écart est resté identique (10-6) à la l’issue de la seconde session.
Dernière session lundi après-midi : Ding Junhui semble serein, face à Trump obligé de prendre le maximum de risques. A 12-8 Ding Junhui fait une énorme erreur sur la noire et laisse filer la frame. Mais autant gagner 4 manches de suite est possible au début d’un match, autant c’est extrêmement compliqué quand une seule manche suffit à l’adversaire pour gagner. Après une belle remontée à 12-10, la manche suivante d’une intensité dramatique extrême, sera fatidique pour Trump. Ding Junhui est en quart de finale, où il rencontrera Marc Williams.

John Higgins.

John Higgins, n° 8 mondial contre Ricky Walden, n°9 mondial : le match qui semblait le plus équilibré, les deux joueurs étant à peu près au même niveau. Higgins, après ses déboires de 2010, a donné l’impression de manquer de confiancJohn Higginse et de cohérence. Il semble revenu à un excellent niveau depuis 2015, empochant 3 titres majeurs. Maîtrisant parfaitement la situation Higgins, 4 fois champion du monde, a terminé la première session avec une avance de 2 frames (5-3), portant cette avance à 4 frames à l’issue de la seconde session (10-6). Higgins a semblé plus sûr de lui, avec une meilleure maîtrise du jeu que son adversaire, le plaçant alors à 3 frames du ¼ de finale.
La dernière session aurait dû n’être qu’une formalité pour John Higgins à qui il ne manquait que 3 frames pour passer en quart de finale. Mais Ricky Walden ne l’entendait pas ainsi. Remportant 2 des 4 frames de la première partie, il oblige Higgins à revenir après la pause.
Au retour de celle-ci John Higgins ajoute une dernière manche qui le qualifie pour les quarts de finale où il retrouvera Alan Mc Manus.

Barry Hawkins.

Ronnie O’Sullivan a fait du Ronnie ! Ecopant d’une amende pour ne pas s’être présenté en salle de conférence après sa victoire au premier tour, son esprit semble s’être détourné de la compétition pour se concentrer sur des problèmes bassement matériels : le contrat qui lie les Championnats du Monde au Crucible, maison spirituelle du Snooker, se terminant en 2017, Ronnie estime que cet évènement doit se dérouler ailleurs, dans un lieu capable d’accepter plus de spectateurs (40Barry Hawkins00 dans l’idéal) que la capacité actuelle du Crucible (980 places). La question mérite sans doute d’être posée, mais il n’est pas certain que ce soit le bon moment pour le faire !
Beaucoup de fautes, de part et d’autre, lors de cette troisième session ! Alternance de coups de génie avec des erreurs énormes. Mené 9-7 à l’issue de la session précédente, Ronnie a  tout tenté pour combler son retard et  revenir 10-10 au cours de la première partie (mid session interval). Sous pression, obligé de tenter des coups risqués, incapable de profiter des erreurs de Barry, il n’a pu mieux faire que de maintenir le gap le séparant de Barry à la "mid session interval" (11-9).
Au retour de la pause Barry gagne facilement la première frame avant que Ronnie ne retrouve son jeu légendaire dans lequel tout semble facile et évident lui permettant de revenir 12-12, offrant au public une manche décisive.
Longtemps incertaine, très tactique, la partie a basculé lorsque Ronnie a empoché une rouge et … la blanche.
Barry Hawkins est le dernier qualifié des Championnats du Monde 2016 et barre la route à Ronnie vers un sixième titre tant convoité (tout en apportant la réponse à la question de notre précédent post !)

Qui peut empêcher Ronnie de conquérir son sixième titre mondial ?

vendredi 22 avril 2016 12:04:44 Europe/Berlin

Qui peut empêcher Ronnie de conquérir son sixième titre mondial ?

C’est la question que le monde du snooker se pose après le premier tour de ce Championnat du Monde 2016, au cours duquel  on a assisté à une hécatombe parmi les 16 premiers mondiaux.

Hécatombe au premier tour.

Tout d’abord le tenant du titre Stuart Bingham, victime du fameux "Crucible Curse" qui veut que, depuis que ces Championnats se déroulent au Crucible de Sheffield (en 1977), aucun joueur ayant remporté le titre pour la première fois n’a pu le conserver l’année suivante.  Battu 10-9 au premier tour par Alister Carter, n° 31 mondial, issu des qualifications,Crucible curve Stuart devient la 17éme victime de cette malédiction.

Ronnie a été plus qu’impressionnant face à David Gilbert issu des qualifications, relevant son niveau de jeu lorsque cela devenait nécessaire, pour gagner nettement 10-5. Il possède la meilleure cote auprès des bookmakers avant d’aborder les quarts de finale. Au second tour Ronnie rencontrera Barry Hawkins qui part pratiquement vaincu, ruminant ses 3 dernières défaites face à Ronnie à Sheffield et la dernière aux Master par 10-1 ! Il parle de ce match comme d’une montagne à escalader : quand on part perdant, il est rare qu’on sorte vainqueur. Mais Barry n'aura rien à perdre. Et c'est souvent à ce moment qu'un joueur est le plus dangereux !

Parmi les favoris on notera l’élimination de Shaun Murphy, N° 3 mondial, Neil Robertson , N°4 mondial, Michael White, n° 15 mondial ou encore de Stephen Maguire, n° 16 mondial.

Parmi les favoris Marc Selby, n° 1 mondial, a gagné face à Robert Milkins sans vraiment convaincre : sa prestation au premier tour ne permet pas de le placer parmi les vainqueurs possibles de ces Championnats. Mais le pire n'est jamais certain !

A noter la belle performance du revenant Marco Fu qui a infligé un cinglant 10-2 à Peter Ebdon, (renvoyant ce dernier commenter la suite de l’épreuve sur BBC2 !) et celle de Mark Allen avec une magnifique victoire 10-3 contre Mitchell Mann.

John Higgins toujours égal à lui-même est venu facilement à bout de Ryan Day, ne lui laissant absolument aucune chance. Son tableau lui donne une belle possibilité d’aller assez loin dans la compétition s’il fait preuve de la même constance dans les matchs suivants.

A noter le retour de Ding Junhui, (victoire 10-8 contre Martin Gold) après un passage à vide de plus d’un an faisant suite à deux saisons au cours desquelles il semblait dominer tous les joueurs du circuit.

Michael White fait également partie des joueurs du top 16, éliminé au premier tour par un joueur sorti des qualifications, à l’issue d’un match sans passion, comme Joe Perry vaincu par Kyren Wilson.

Elagage dans le top 16..

On peut alors parler d’un véritable "élagage" : sur les 16 joueurs qui se retrouvent au second tour, seuls 9 joueurs font partie du Top 16top 16 ! En effet, parmi les 16 joueurs les mieux classés, Stuart Bingham, Stephen McGuire, Martin Gould, Neil Robertson, Shaun Murphy, Joe Perry et Michael White n’ont pas été en mesure de se qualifier pour le second tour.

Le tirage du second tour verra s'opposer deux joueurs issus des qualifications (Mac Manus vs Carter), il y a aura donc au moins un joueur hors du top 16 en 1/4. Et nous ne sommes pas à l'abri d'autres surprises : Marc Williams qui s'était préparé mentalement à rencontrer Neil Robertson au second tour, peut être surpris par le vainqueur de ce dernier, Michaël Holt ...

Et Ronnie ?

Revenons donc à notre question de départ : qui peut, parmi les 15 joueurs restants, empêcher Ronnie de soulever le trophée pour la 6ème fois de sa carrière, égalant ainsi le nombre de victoire de Steve Davis et le plaçant à un seul titre de Stephen Hendry ?Ronnie O'Sulllivan

Ses atouts sont nombreux : il est dans la seconde partie du tableau et parmi les deux seuls joueurs capables, sur le papier, de lui barrer la route, ( Marc Selby et Marc Allen) un seul arrivera en 1/2 finale, le tirage les amenant à se rencontrer en 1/4. La probabilité que Ronnie arrive en 1/2 finale est donc très élevée. Ni Marc Allen, ni Marc Selby ne nous ont fait forte impression lors de ce premier tour, quand Ronnie a battu son adversaire sans trop forcer son talent !

Ronnie semble très concentré, et son refus de se présenter en conférence de presse après sa victoire, montre qu’il a vraiment l’intention de ne pas se laisser distraire de son objectif. Cela montre également qu’il a pris pleinement conscience de ses vieux démons et de sa difficulté à rester concentré pendant les 17 jours que durent la compétition : le seul adversaire capable d’arrêter Ronnie dans sa progression, semble bien être Ronnie lui-même !!!

La première partie du tableau semble très ouverte : John Higgins, Judd Trump, Marc Williams ou encore Ding Junhui peuvent prétendre à la demie finale.

Le second tour commence ce jour : gageons qu'il nous apporte de belles surprises et peut être un début de réponse à notre question !

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