Merci Stephen Hendry !
Hendry a fait l’annonce de sa retraite de joueur de snooker professionnel devant une salle de journalistes médusés lors d’une conférence de presse après une défaite 13-2 à Stephen Maguire dans les quarts de finale du Championnat du Monde Betfred.com au Crucible Theatre.
Il a révélé qu’il avait pris la décision il y a trois mois, et que rien de ce qui s’est passé lors du championnat à Sheffield n’aurait pu éventuellement changer sa décision.
Une haie d’honneur plus que méritée
À bien des égards c’est le moment idéal pour Hendry de tirer sa révérence. Il a commencé le tournoi de la meilleure façon possible avec un magnifique 147 break, et a continué en battant le champion en titre, John Higgins. Mais ces moments de gloire ne pouvait éclipser le fait qu’il ne peut plus soutenir la concurrence avec la poussée des jeunes joueurs aux dents longues.
Hendry n’avait pas gagné un titre depuis la Coupe de Malte en 2005, et après sept années à essayer de retrouver ce sentiment inimitable de soulever un trophée, il a décidé de se retirer. Plus tôt cette saison, il avait quitté le top 16, et sa fierté naturelle ne pouvait souffrir de tomber dans les profondeurs du classement mondial.
Steve Davis, dont le record de six titres mondiaux a été dépassé par Hendry en 1999, a résisté à la retraite et continue de jouer à l’âge de 54 ans, insistant sur le fait que, tant que il aime le jeu, il n’a aucune raison de mettre de côté sa queue pour de bon.
Hendry est un animal différent : jouer pour le plaisir ne suffit pas. Comme John Higgins l’a parfaitement résumé il y a un an: « Davis aime jouer, Hendry aime gagner. »
Hendry a participé pour la première fois aux Championnats du Monde en 1986 et cette année 2012 fut sa 27éme apparition consécutive. Pendant plus d’un quart de siècle, il s’est imposé comme le plus grand joueur de tous les temps, remportant les titres mondiaux, la plupart des grands événements, détenant de nombreux records, accumulant 775 centuries : une encyclopédie serait nécessaire pour dresser un rapport exhaustif de ses succès.
Au delà des records.
Stephen Hendry a transformé le snooker en privilégiant l’attaque plutôt que le jeu purement tactique. Il empochait des billes rouges longues, jugées impossibles par la plupart des joueurs. Puis, il utilisait la bleue ou la noire pour casser et ouvrir le paquet de rouges restant.
Hendry devenait impitoyable, transformant chaque occasion en points avec une précision exceptionnelle. Sa force mentale et sa concentration sous pression le rendaient pratiquement invincible pendant de longues années. En 1992, il revint de 14-8 contre Jimmy White et remporta les dix dernières frames.
En 1994, il effaça une erreur sur la noire pour vider parfaitement la table et gagner le titre. Hendry a influencé toute une génération et inspire encore les joueurs de snooker dans le monde entier.
Jason Ferguson, président de la WPBSA, a salué son apport exceptionnel au snooker depuis plus de 25 ans. « Stephen a apporté joie, inspiration et fair-play à des millions de fans grâce à son style et sa détermination. » « Il reste un modèle pour les jeunes joueurs et continuera d’être un ambassadeur du snooker pendant longtemps. »
Nombre de 147 en tournoi officiel : 11 dont le dernier il y a 5 jours.
Hendry a maintenu un niveau constant lors de la saison 2010/11, gagnant son premier match dans chaque événement classement. Malgré ces victoires, il restait insatisfait et envisageait de prendre sa retraite après les Championnats du Monde.
Sa décision dépendait de rester parmi les 16 meilleurs joueurs, évitant ainsi les qualifications pour la saison 2011/12. Hendry aurait abandonné s’il avait perdu son match d’ouverture contre Joe Perry, remporté 10-9 après une bataille serrée.
Il s’incline 13-4 face à Mark Selby en huitième de finale, mais conserve sa place dans le top 16. Hendry décide de continuer une saison supplémentaire, motivé par son plaisir de jouer et sa position dans le classement. Il déclare : « Rester dans le top 16 influence ma décision, mais j’aime encore jouer et je veux continuer. »
Lors du 2011 Wyldecrest Welsh Open, Hendry réalise un 147, le dixième de sa carrière, face à Stephen Maguire. Son neuvième maximum break avait eu lieu lors des Championnats du Monde 2009, son deuxième à Sheffield.
Il réalise son 11ᵉ maximum break récemment aux Championnats du Monde, établissant ainsi un nouveau record impressionnant. Hendry décrit ce moment : « L’instant d’allégresse après un 147 n’a aucun équivalent, c’est le plus fort sentiment possible. »
Son dernier titre
Stephen Hendry a remporté son dernier tournoi ranking à la Coupe de Malte en 2005, battant Graeme Dott 9-7. Hendry domine le snooker dans les années 1990, remportant tous les titres et battant presque tous les records existants.
Il détient sept titres mondiaux entre 1990 et 1999 et reste huit années consécutives en tête du classement mondial. Il possède 36 victoires en tournois ranking et plus de 700 centuries en compétition officielle, records impressionnants du snooker mondial.
En 1994, la Reine le fait MBE, et il est élu personnalité sportive de l’année à deux reprises. Hendry épouse Mandy en 1995, leur fils Blaine naît en 1996 et Carter en 2004, deux jeunes passionnés de billard.
Son nom restera gravé dans l’histoire comme celui du joueur de snooker le plus talentueux de tous les temps. Chapeau, l’artiste, pour ces exploits exceptionnels qui continuent d’inspirer les générations de joueurs de snooker dans le monde entier.